OCCASIONS MANQUÉES ET PRIORITÉS MAL PLACÉES
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OCCASIONS MANQUÉES ET PRIORITÉS MAL PLACÉES

October 29, 2021



LA MONTÉE EN FLÈCHE DES PRIX DU BOIS SE STABILISE, MAIS LE DÉCOMPTE DES GAGNANTS ET DES PERDANTS MONTRE QUE LA GESTION DES RESSOURCES FORESTIÈRES PAR LE GOUVERNEMENT DU NOUVEAU-BRUNSWICK EST UNE SUITE D'OCCASIONS MANQUÉES ET DE PRIORITÉS MAL PLACÉES.


“Comment justifier que l’on laisse autant d’argent dans les poches des riches entreprises forestières alors que l’on s’apprête à imposer des taxes plus élevées aux citoyens moyens qui font déjà face à l’augmentation du coût de la vie ?

C'est aussi une situation troublante pour les contribuables, surtout pour les propriétaires fonciers qui sont ébranlés par les derniers avis d'évaluation. De nombreux Néo-Brunswickois ordinaires, ruraux et urbains, s'attendent à de fortes augmentations de leurs impôts fonciers le printemps prochain.


Mais alors que beaucoup d'entre nous sont sur le point d'être frappés par des impôts plus élevés sur la richesse potentielle de nos maisons et de nos terres, la véritable richesse empochée par les compagnies forestières pendant la flambée des prix du bois n'a pas été exploitée par le gouvernement provincial.


C'est vraiment déconcertant de voir pourquoi cela s'est produit. Selon un reportage récent de la CBC, le Nouveau-Brunswick aurait pu gagner plus de 200 millions de dollars en redevances forestières lors de la récente flambée des prix du bois d'œuvre s'il avait repris les taux utilisés par le gouvernement de l'Alberta.


Au lieu de cela, le Nouveau-Brunswick a gagné moins de 70 millions de dollars.


DE BONNES AFFAIRES POUR L'INDUSTRIE

Un autre reportage de la CBC a fourni une preuve supplémentaire de ce que nous avons toujours su, à savoir que lorsqu'il s'agit de concessions, l'industrie obtient toujours le genre d'ententes avantageuses dont le reste d'entre nous ne peut que rêver.


“Ces réductions sont pour la plupart toujours en place malgré le revirement spectaculaire des marchés de la pâte à papier.

En 2013, la province a réduit de 130,7 millions de dollars (52 %) les impôts fonciers des six usines de pâtes et papiers du Nouveau-Brunswick. Ces réductions sont pour la plupart toujours en place malgré le revirement spectaculaire des marchés de la pâte à papier.


En fait, si les prix du bois d'œuvre ont baissé, le prix de la pâte kraft blanchie de résineux du Nord n'a pas baissé. Alors pourquoi des entreprises très rentables bénéficient-elles encore d'allégements fiscaux ?


Dans ces deux reportages, les commentaires des représentants du gouvernement, notamment du ministre des Ressources naturelles Mike Holland, n'ont pas été formulés. Ayant observé les tergiversations du gouvernement au cours des dernières années, je peux imaginer que les stratèges en communication des ministères sont maintenant occupés à préparer des explications pour ces coûteuses erreurs de politique.


LAISSER DE L'ARGENT AUX RICHES

La tâche s'annonce ardue. Comment justifier que l'on laisse autant d'argent dans les poches des riches entreprises forestières alors que l'on s'apprête à imposer des taxes plus élevées aux citoyens moyens qui font déjà face à l'augmentation du coût de la vie ?


“l’industrie n’est pas intéressée à tirer des profits de nos forêts pour le bien de tous, mais seulement pour son bénéfice et celui de ses actionnaires.

Je suis sûr que l'explication sera quelque chose du genre : « Préserver des taux sûrs et stables pour que les emplois dans l'industrie puissent être protégés à l'avenir. » En d'autres termes, pour citer Greta Thunberg, « bla, bla, bla. »


Il semble que les gouvernements qui se sont succédés dans cette province croient que les mauvaises ententes sur les ressources et les concessions faites d'entrée de jeu aux entreprises forestières produiront des retombées économiques en bout de ligne.


Les 42 000 propriétaires de lots boisés privés du Nouveau-Brunswick n'ont certainement pas vu cela, et les contribuables de la province non plus. On pourrait penser qu'après tant d'années, les gouvernements auraient compris que l'industrie n'est pas intéressée à tirer des profits de nos forêts pour le bien de tous, mais seulement pour son bénéfice et celui de ses actionnaires.


LE GOUVERNEMENT ÉTABLIT DES RÈGLES

Comme nous ne le savons que trop bien, les faibles prix du bois de la Couronne font baisser ce que les propriétaires de lots boisés privés obtiennent pour leur bois. En d'autres termes, les propriétaires de lots boisés sont en concurrence avec un gouvernement qui favorise ouvertement les propriétaires d'usines. Et c'est le gouvernement qui établit les règles et fixe les tendances en matière de prix.


“les propriétaires de lots boisés sont en concurrence avec un gouvernement qui favorise ouvertement les propriétaires d’usines. Et c’est le gouvernement qui établit les règles et fixe les tendances en matière de prix.

Par exemple, il faut deux tonnes de bois pour fabriquer une tonne de pâte kraft blanchie de résineux du Nord utilisée pour des produits tels que les serviettes en papier, les couches et le papier hygiénique. Le prix de la Couronne pour la pâte de résineux est de 5,75 $ le mètre cube ou 7,05 $ la tonne.


La valeur totale des droits de coupe d'une quantité de bois suffisante pour fabriquer une tonne de pâte est de 14,10 $ et cette tonne de pâte finie vaut 1 857 $.


À une certaine époque, le prix de départ du bois à pâte représentait entre 20 et 25 % de la valeur du produit.


Il n'est actuellement que de 4 %.


En tant que propriétaire de bois, je me serais attendu à gagner plus d'argent cette année.

Mais je n'ai pas mis de bois sur le marché en raison de la stagnation des prix.


RIRE JUSQU'À LA BANQUE

Pendant ce temps, les entreprises forestières ont ri jusqu'à la banque. Au cours d'une période de 13 mois se terminant en juillet 2021, les scieries et les entreprises de préservation du bois du Nouveau-Brunswick ont enregistré des ventes de 1,85 milliard de dollars en produits de bois traité et non traité, selon Statistique Canada.


C'est 830 millions de dollars de plus que ce que les entreprises ont gagné sur une production similaire au cours des 13 mois précédents.


Comme je l'ai indiqué au début de ce blog, les prix records sont en train de baisser, mais pas complètement, et il est encore temps pour le gouvernement d'augmenter les taux de redevance, de refuser les concessions industrielles et de réaliser des bénéfices pour les habitants de cette province.


Merci,


Rick Doucett Président, Fédération des propriétaires de lots boisés du Nouveau-Brunswick


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