July 29, 2021
ALORS QUE LES PRIX DU BOIS D'ŒUVRE ET DES AUTRES PRODUITS DU BOIS ONT GRIMPÉ EN FLÈCHE, NOUS N'EN AVONS PAS BÉNÉFICIÉ. C'EST L'ULTIME INSULTE - UNE GIFLE POUR CES NÉO-BRUNSWICKOIS QUI TRAVAILLENT FORT ET QUI NE DEMANDENT QUE L'ÉQUITÉ.
John Sabine a récemment donné une voix à la frustration ressentie par 42 000 Néo-Brunswickois qui, comme lui, sont propriétaires de lots boisés dans cette province.
“Je recevais plus d’argent pour mon bois dans les années 1990. Beaucoup de gens ne prennent plus la peine de récolter parce que les prix sont si bas. Ça n’en vaut pas la peine» — John Sabine
« Je recevais plus d'argent pour mon bois dans les années 1990 », a-t-il déclaré au Globe and Mail, lui qui possède un lot boisé à Passekeag. « Beaucoup de gens ne prennent plus la peine de récolter parce que les prix sont si bas. Ça n'en vaut pas la peine ».
Les propriétaires de lots boisés de toute la province sont frustrés, c'est le moins qu'on puisse dire. Alors que les prix du bois d'œuvre et des autres produits du bois ont grimpé en flèche, nous n'en avons pas bénéficié. C'est l'ultime insulte - une gifle pour ces Néo-Brunswickois qui travaillent fort et qui ne demandent que l'équité.
LES NÉO-BRUNSWICKOIS EN PAIENT LE PRIX
Alors, qui en profite ? L'industrie.
Et qui en paie le prix ? La population du Nouveau-Brunswick.
Tous les gouvernements de la province se sont pliés en quatre pour s'assurer que les propriétaires de scieries récoltent les bénéfices, sans se soucier des coûts pour les autres.
En période de prospérité, comme en ce moment, les entreprises forestières profitent de la montée en flèche des prix.
Lorsque les temps sont durs, les gouvernements s'empressent de leur accorder des subventions ou des allégements fiscaux pour leur permettre de tenir le coup. Ces programmes sont présentés comme temporaires, mais ils ne le sont jamais.
DES MILLIONS DE DOLLARS DE SUBVENTIONS
“Il s’agit d’un programme de subventions qui a été mis en place il y a plus de 9 ans pour aider les papetières à faire face à un marché difficile. Il n’a jamais disparu.
Robert Jones de CBC New Brunswick a fait un travail remarquable en faisant la lumière sur l'injustice du système forestier de cette province. Récemment, il a révélé comment près de 10 millions de dollars de subventions énergétiques ont été versés aux six papetières de la province en un an par l'entremise d'Énergie NB, même si cette entreprise de service public qui appartient à la province perd de l'argent et a une dette de près de 5 milliards de dollars.
Il s'agit d'un programme de subventions qui a été mis en place il y a plus de neuf ans pour aider les papetières à faire face à un marché difficile. Il n'a jamais disparu.
En fait, M. Jones a indiqué que les papetières avaient reçu plus de 100 millions de dollars en subventions énergétiques depuis le début du programme en 2012.
Qui paie le prix de ces subventions ? Les Néo-Brunswickois.
FERMER LES YEUX
C'est un exemple douloureux qui montre qu'il ne semble y avoir aucune limite à ce que les gouvernements de cette province sont prêts à faire pour aider les grandes entreprises forestières.
Il semble n'y avoir aucune limite à ce qu'ils feront pour s'assurer que les propriétaires de scieries - les acteurs les plus riches du secteur forestier - prospèrent tout en fermant les yeux sur le reste d'entre nous.
L'industrie profite également des faibles taux de redevance que le gouvernement lui impose pour couper le bois de la Couronne. Alors que d'autres provinces fixent des taux plus élevés reflétant la valeur du marché, les taux du Nouveau-Brunswick n'ont pas changé depuis 2015.
Ce refus de notre gouvernement de revoir les redevances a coûté au trésor public du Nouveau-Brunswick des millions de dollars en recettes - de l'argent qui pourrait servir à financer les hôpitaux, les écoles, les soins aux personnes âgées dans les foyers de soins et à rembourser la dette publique. Au lieu de cela, ce sont les contribuables qui doivent payer la note.
UN SYSTÈME INJUSTE QUI FAVORISE LES PROPRIÉTAIRES DE SCIERIES
Le faible prix du bois de la Couronne fait également baisser le prix que les propriétaires de lots boisés privés, comme John Sabine, obtiennent pour leur bois. En d'autres termes, les propriétaires de lots boisés sont en concurrence avec un gouvernement qui favorise ouvertement les propriétaires de scieries. Et c'est le gouvernement qui fixe les règles.
Rien n'illustre mieux l'iniquité du système du Nouveau-Brunswick que de le comparer à celui d'autres provinces.
Comme la Nouvelle-Écosse, où les propriétaires de lots boisés reçoivent des prix beaucoup plus élevés que nous pour le même bois. Ils obtiennent même des prix plus élevés des mêmes entreprises avec lesquelles nous faisons affaire, ce qui souligne la gravité des problèmes du marché ici.
Comme en Alberta, où les taux de redevances de la Couronne fluctuent en fonction de la demande du marché. Dans cette province, le gouvernement a déclaré plus de 400 millions de dollars en taux de redevances et en droits de coupe pour l'année se terminant le 31 mars 2021 - quatre fois ce qu'il avait prévu dans son budget, grâce à la hausse de la demande et des prix du bois d'œuvre.
PROMESSE DE RÉFORME
L'Alberta affirme que sa politique garantit qu'à mesure que les profits augmentent pour les propriétaires de scieries, les Albertains reçoivent un juste retour pour leur bois public.
Ici au Nouveau-Brunswick, le ministre des Ressources naturelles, Mike Holland, soutient qu'il est préférable de maintenir les taux de redevances de la Couronne constants d'une année à l'autre plutôt que de fluctuer en fonction des demandes du marché.
Fait intéressant, le ministre a déclaré au Globe and Mail qu'il envisageait des modifications législatives pour rétablir l'équilibre dans le secteur forestier, notamment un système de redevances lorsque les prix montent en flèche.
« Le public a l'impression que les gouvernements n'ont fait que favoriser l'industrie », a-t-il déclaré au journal. « Je veux essayer d'y remédier. Nous nous sommes engagés à mettre sur pied un plan forestier qui a un certain nombre d'objectifs… alors qu'avant, peut-être que cet équilibre n'était pas là. »
Il y a une raison à la perception du public que le gouvernement favorise l'industrie – c’est que c'est vrai.
VONT-ILS TENIR PAROLE ?
Pour ma part, je suis curieux de savoir ce que le ministre a en tête pour sa réforme. La seule réforme dont nous ayons connaissance est le projet de son ministère de créer un seul office de commercialisation du bois pour la province.
Bien franchement, cela ne réglera pas tout ce qui ne va pas dans notre système aujourd'hui.
“Le ministre Mike Holland et le premier ministre Blaine Higgs ont tous deux promis depuis 2018 de rétablir l’équilibre et l’équité – nous attendons avec impatience le jour où ils tiendront parole.
Lui et le premier ministre Blaine Higgs ont promis depuis 2018 de rétablir l'équilibre et l'équité – nous attendons avec impatience le jour où ils tiendront parole.
Il est grand temps d'agir - une action qui non seulement apporte l'équité aux propriétaires de lots boisés privés, mais à tous les Néo-Brunswickois.
Parce que ce sont tous les Néo-Brunswickois qui ont payé le prix toutes ces années.
Si vous êtes d'accord, je vous exhorte à contacter le premier ministre et le ministre Holland pour leur faire savoir que cette injustice doit cesser.
Merci,
Rick Doucett Président, Fédération des propriétaires de lots boisés du Nouveau-Brunswick
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